Poétique Subversive Et Affirmation Identitaire Dans Les Littératures Francophones Mineures
DOI :
https://doi.org/10.61585/pud-rea-v1n110Résumé
Les recherches sur les littératures mineures, la dynamique et la représentativité de la langue française depuis le XXe siècle en francophonie périphérique ont révélé l’émergence d’endonormes (variétés hors hexagonales) et des velléités de renouvellement esthétique sans précédent. En effet, l’environnement « périphérique » terreau, pour le moins, propice aux littératures dites mineures, minoritaires ou de minorités francophones, demeure fortement marqué par un plurilinguisme et une réalité conflictuelle entre le français et les autres parlers locaux.
Une situation dont le principal corollaire – à un point de vue purement individuel et/ou social – demeure l’avènement d’un « processus d’insécurisation » (Claude Caitucoli, 2004) aboutissant, pour la plupart des locuteurs diglossiques, au développement effectif d’un sentiment d’Insécurité Linguistique1. Laquelle insécurité devient ainsi une donnée inhérente, consubstantielle et intrinsèque aux communautés francophones périphériques, et donc des « littératures mineures » (J.-P. Bertrand et Lise Gauvin, 2003). Ainsi, se pose la question de l’expression identitaire des minorités francophones en zone périphérique à travers une littérature non pas « française », mais « francophone » et d’une esthétique subversive, inédite et originale.
C’est pourquoi, à partir d’une approche comparative, les enjeux poétiques de la condition minoritaire seront abordés en passant d’abord par les variations du français en francophonie acadienne et sénégalaise, avant de voir les dynamiques socio-langagières et l’originalité du Temps me dure (2003) d’Antonine Maillet et Buur Tilleen (1972) de Cheik A. Ndao.