L’incipit des récits épiques ouest-africains

Résumé

Au commencent du récit
« À tout commencement s'attache la solennité sacrale d'un acte d'inauguration, l'aura d'un pouvoir démiurgique à la fois souverain et nécessaire. Marquant le passage du non-être à l'être, de l'intention à l'action, du possible au réel, l'initium semble vraiment au principe de tout ordre  ».
 Tantôt appelé « début », tantôt « commencement », tantôt « première page », ou encore « ouverture », l’incipit désigne le début d’un récit généralement romanesque. « Frontière décisive de l'œuvre, seuil à double sens entre le monde et le texte  », la théorie du commencement est abondante .  
  De façon générale, l’incipit sert d’annonce au récit, renseigne sur les personnages, l’espace et le temps. Il peut présenter le décor de l’histoire, le contexte historique, social, politique ou économique de l’action et décrire certains personnages. Parfois, il arrive que l’incipit distille progressivement ces informations. Enfin, l’incipit peut procéder in medias res, c’est-à-dire commencer directement l’histoire sans que rien n’ait été dit au préalable sur la situation, les personnages, le moment ou le lieu de l’action.
 En ce qui concerne l’épopée, Le Bossu distingue dans son Traité du poème épique comme préludes du poème : le titre, la proposition, l’invocation et la narration proprement dite  qui débute soit dans un ordre naturel (ab ovo), soit dans un ordre artificiel (in media res) avec des effets dramatiques.