La réécriture du proverbe dans l'œuvre poétique de Charles Nokan : l'exemple du combat de Sroankpah
La réécriture du proverbe dans l'œuvre poétique de Charles Nokan : l'exemple du combat de Sroankpah
DOI :
https://doi.org/10.61585/pud-rea-v1n205Résumé
À lire ces énoncés extraits de quelques poèmes de Nokan, on est frappé par un certain paradoxe. Le proverbe qu’il emprunte à la tradition orale africaine – lui-même étant anthropologiquement africain – est réutilisé dans sa pratique sous une forme originale qui le démarque singulièrement. Alors que, en effet, le proverbe, en son usage traditionnel, est ,souvent comme une dramatisation, une mise en scène où se partage la parole entre des énonciateurs (avec tous les effets poétiques qui en dérivent s’entend), chez Nokan, il s’agit plutôt d’une tentative de composition poétique dont les effets sémantiques sont tout aussi pertinents. C’est cet écart entre ces deux pratiques pour lesquelles on s’attendrait à davantage de proximité que la présente étude va tenter de disséquer et d’en comprendre les fondements. Dans ce contexte, nous présenterons d’abord les attributs formels et rythmiques du proverbe, de même que son fonctionnement dans la tradition orale africaine. Dans un second temps, nous verrons l’emploi que fait Nokan du proverbe quand il l’intègre au poème et, pour finir, ce vers quoi il nous conduit, autrement dit son sens. Dès lors, le plan de notre étude s’ordonne autour des trois points: des attributs formel et rythmique du proverbe dans la tradition orale africaine , la réécriture du proverbe ou le temps d’une nouvelle architecture et du sens de la réécriture du proverbe chez Nokan.