Biomédecine et néolibéralisme comme actants de nouveaux paradigmes d'inégalités
Biomédecine et néolibéralisme comme actants de nouveaux paradigmes d'inégalités
DOI :
https://doi.org/10.61585/pud-rea-v1n212Résumé
La médecine, à l’origine, c’est-à-dire depuis Hippocrate, a une vocation essentiellement thérapeutique, c’est-à-dire qu’elle est destinée à restaurer une intégrité biophysique naturelle hypothéquée soit par une maladie, soit alors par un accident. La médecine s’occupe donc de l’entretien ou de la préservation de la vie. Mais dès l’entame des années soixante-dix, celle-ci va connaître une mutation en son sein : elle va devenir « biomédecine », c’est-à-dire qu’elle s’éloigne de sa visée purement thérapeutique d’antan pour postuler la « fabrication » du vivant humain grâce à la découverte du « génie génétique », technique de décryptage et d’analyse de la structure du génome humain au travers de l’ADN. Depuis lors, la médecine paraît de moins en moins exclusivement au service de la nature, et de plus en plus artificieuse, au service de la volonté narcissique et des phantasmes individuels : médecine de confort et de prestige ou de convenance personnelle, qui s’étend de la chirurgie plastique à diverses techniques procréatiques, tel que le diagnostic préimplantatoire (DPI), dont le but est la mise sur pied des « bébés sur mesure » ou « bébés parfaits » soumis à un formatage et à une programmatique génétiques plutôt déshumanisants